Origines.
Dans les années trente en Allemagne, l’arrivé d’un nouveau type d’enregistrement linéaire : l’enregistrement magnétique révolutionne l’enregistrement du son.
Avant l’arrivée du magnétophone, la gravure du « master » destiné à être la référence sonore pour les copies était effectuée en une seule prise.
Avec l’avènement du magnétique, les ingénieurs ont la possibilité de faire du montage en utilisant plusieurs prises, de choisir les meilleurs passages et de restituer des copies fidèles.
Ces opérations de découpage puis de collage sur la bande des meilleures prises déterminent ce qui sera gravé sur le master : C’est le début du « mastering ».
Le matériel nécessaire était extrêmement couteux que ce soit pour les machines de gravures, ou pour les traitements analogiques puis numériques.
De même les prix des magnétophones de marques tels qu’Amplex, Studer limitaient leur utilisation à des professionnels ou a certains amateurs fortunés.
A l’époque, la gravure du master sur vinyle soulevait des difficultés. Pour un même niveau sonore, une basse fréquence nécessite une amplitude du sillon plus grande.
Cela provoque deux inconvénients majeurs :
- la réduction du temps d'enregistrement (dépendant du pas du sillon)
- la difficulté pour la cellule de suivre le sillon, créant ainsi plus de distorsion
A l'autre bout du spectre, le contact entre le diamant et le sillon produit un bruit composé de hautes fréquences, appelé « souffle ».
Dans les années 60, la RIAA (Recording Industry Association of America) avait développé un filtre appliqué lors de la gravure du disque : l'égalisation RIAA. Lors de la gravure, ce filtre réduit le niveau des basses fréquences et augmente celui des hautes fréquences. En augmentant le niveau des aigus durant la gravure on obtient un meilleur rapport signal/bruit et une meilleure dynamique du fait que les aigus et le bruit sont réduits lors de la reproduction.!
Il faut donc appliquer un autre filtre en sortie de la platine afin de restituer le son original. Avant la normalisation RIAA chaque ingénieur du son appliquait son propre filtre.
En 1976, un autre filtre RIAA/IEC a été développé : il filtre les fréquences très basses qui peuvent être créées par l'alimentation du tourne disque mais il ne s'est pas imposé.
Pour allonger la durée des enregistrements, les systèmes de gravures ont un pas de sillon variable : grâce à une pré lecture du son à graver l’ingénieur prévoit les variations d’amplitude.
Le mastering de nos jours.
Aujourd’hui la dématérialisation des supports de stockage offre de plus en plus de possibilités.
Avec les réseaux internet et les transferts de plus en plus rapides, l’ingénieur peut travailler à distance. Il peut recevoir les projets du studio de mixage et envoyer directement les fichiers master au centre de duplication.
Internet est aussi devenu un lieu de diffusion : il existe de nombreuses productions musicales destinées uniquement à la diffusion sur internet. Cette diffusion supprime le processus de duplication physique.
Par ailleurs le matériel son grand public tel que les interfaces audio-numériques, les logiciels de production audio, les plug-ins devient abordable et permet à des amateurs de produire des « mastering maison » pour leur amis artistes ou pour eux mêmes.
D’un autre coté le matériel audio des grands studios de mastering reste très haut de gamme et inaccessible pour ces particuliers.
Il est évident que cette différence de périphériques joue un rôle majeur dans la qualité des traitements et la restitution fidèle du son.
L’amélioration de la qualité sonore et l’optimisation de volume sont aujourd'hui les critères d’évaluation d’un bon mastering.